Ce jeudi 19 décembre 2024, huit femmes détenues à la maison d’arrêt des femmes de Fresnes se rendent à la maison d’arrêt des hommes, pour un événement exceptionnel organisé par l’association Justice & Ville, en partenariat avec l’ordre du barreau du Val-de-Marne, le conseil départemental de l’accès au droit du Val-de-Marne et la Fondation de France.
Bien que les femmes détenues n’aient pas habituellement accès à cette ancienne chapelle située dans la maison d’arrêt des hommes, le directeur du centre pénitentiaire Jimmy DELLISTE a accepté de la mettre à leur disposition pour l’occasion à la demande de Maître Yolaine BANCAREL, bâtonnier de l’ordre des avocats du Val-de-Marne
Cet événement exceptionnel, c’est un projet d’éloquence, qui se divise en deux parties : le « procès du patriarcat », suivi d’une « Lettre ouverte à la Fraternité ».
Tout d’abord, sept femmes sont installées sur l’estrade de la chapelle. Trois portent la robe, pour jouer le rôle de la magistrate, de l’avocate de la Défense, et de la procureure de la République. Quatre jouent le rôle des témoins. Chacune déclame son texte, écrit lors des séances de préparation avec l’équipe enseignante de la maison d’arrêt, les juristes de l’association Justice & Ville, et les avocats du barreau du Val-de-Marne. Souvent inspirés de leur propre vie, ces textes sont forts de sens, émouvants, tout en étant parfaitement argumentés et agrémentés de touches d’humour.
Une huitième participante clôt la représentation avec une « Lettre ouverte à la Fraternité », elle aussi inspirée de faits réels.
Le public, composé de professionnels du droit, de surveillants pénitentiaires, de membres de la famille des participantes et des organisateurs de l’événement, se lève pour saluer ces performances.
Maître BANCAREL remet aux participantes leur diplôme d’éloquence, ainsi qu’un exemplaire du livre « Le petit prince ». Un moment de convivialité est ensuite organisé avec le public, lors duquel les participantes expliquent leur préparation à l’événement, les émotions ressenties lors du port de la robe, et la fierté d’avoir acquis de nouvelles compétences.
Face au succès de cet événement, une édition mixte est envisagée pour 2025, avec la participation conjointe des détenus des deux maisons d’arrêt.
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